Yerba maté Bio, une vie autour de la feuille…

 

Déjà 6h, Marcello termine son chimarrão, son yerba maté, et regarde au loin la forêt qui lui procure son infusion et son gagne-pain. Au moins, son maté lui assure vitamines et matéine stimulante pour lutter contre la fatigue du travail qui l’attend. Il pourrait travailler à l’usine pour une journée de 8 heures, à réceptionner les sacs de maté, les vider afin de faire sécher les feuilles elliptiques et vertes toutes fraiches issues des arbres indigènes.

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Une ambiance agitée, bruyante et virile accompagne le « sapeco » et pourtant, Marcello préfère de loin s’enfoncer dans les arbres pour entretenir la forêt ou recueillir les feuilles en pleine nature avec l’aide des chevaux, un pénible labeur au calme.

Ici dans cette forêt, la patience veut que la récolte commence lorsque l’arbre à 6 ans et certains ont ici plus de 40 ans.

Les feuilles sont cultivées selon les principes biologiques, alors seul l’entretien à la main, de défrichage et de taille est permis et pas moins de 35 hommes sont affectés à cette tâche.

Marcello fait partie de ces deux structures de producteurs qui ont rejoint le programme FAIR FOR LIFE, pas loin de cinquante hectares chacune qui font vivre 12 familles.

Mais le partenariat avec l’usine pourrait bientôt faire profiter 3 autres propriétaires du programme équitable mis en place avec terre d’oc et d’autres acheteurs de maté.

Un revenu juste basé sur un calcul du prix de revient et une marge correcte pour vivre décemment de son travail pour un quotidien de sérénité et de santé.

L’association des travailleurs décide de l’utilisation de la prime au commerce équitable versée par les acheteurs et reversée par l’usine aux bénéficiaires du projet. A peine créée, l’association a déjà financé un fauteuil roulant pour un enfant avec les premiers versements.

« On se réunira avec les familles pour réfléchir aux actions pour améliorer la vie de la communauté et décider collectivement avec l’usine», poursuit Marcello.

Déjà 3 heures que Marcello coupe, taille, sous le soleil, heureusement un peu ombragé par ces « protégés » eux-mêmes à l’abris sous la canopée. En même temps, il surveille l’état des arbres et veille à ce que les ravageurs et autres bestioles n’attaquent pas le taillis. Ici pas de femme, le travail est trop physique, même pour la récolte, car il faut remplir les sacs de feuilles, les charger sur l’attelage qui peine à avancer les jours de pluie : le sol humide et argileux ne facilite pas la tâche des chevaux. 

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Le cri de César sort Marcello de ses pensées… la pause… et comme tout bon « cebador » César a préparé le maté, garde le thermos d’eau chaude et bat le rappel car il s’apprête à remplir la bombilla, de ce maté doux, parce qu’il pousse à l’abri du soleil sous les grands arbres. Instant de grâce, le précieux breuvage désaltère et rebooste l’homme de la forêt…

 
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