Soutien de terre d’Oc à P-WAC, dans le cadre de son adhésion au 1% pour la planète

 

Dans le cadre de son adhésion au 1 % pour la planète, terre d’oc soutient cette année PWAC, une ONG dirigée par une jeune et passionnée primatologue dans les forêts primaires du Congo Central dont la mission est de soigner et protéger les primates du braconnage et de la déforestation. Ce grand projet implique les communautés locales et plus particulièrement les femmes qui vivent dans la forêt et qui deviennent les ambassadrices de la cause des chimpanzés dans les villages !

Présentation de P-WAC

C’est dans l’une des dernières forêts du Kongo central, au Sud-ouest de la République Démocratique du Congo que s’est implantée l’association P-WAC (Project for Wildlife and Apes Conservation).

Créée en 2013, P-WAC a pour objectif de protéger la biodiversité et plus particulièrement les primates et leur habitat naturel, les forêts tropicales humides.

L’association agit sur deux pays. En France, une petite équipe de bénévoles sensibilise le grand public à la cause des grands singes par le biais de stands, de conférences, d’expositions et d’ateliers enfants. L’objectif est d’informer le public sur le sort des primates et de leur habitat naturel, et également de lui donner des clés pour agir et protéger, depuis la France, nos plus proches cousins.

En République Démocratique du Congo, un centre de réhabilitation a été ouvert pour accueillir des primates orphelins, victimes des activités anthropiques telles que la chasse et la déforestation. En effet, face à la perte de leur habitat au profit de l’agriculture, du bois de chauffe, les primates se retrouvent sans espace de vie, ou dans des forêts morcelées, de plus en plus petites. Les chasseurs en font des proies faciles dotés d’armes automatiques : les adultes sont chassés pour leur viande, et les plus jeunes, souvent accrochés au ventre de leur mère, sont quant à eux récupérés pour être vendus comme animaux de compagnie. Les expatriés les achètent sur les bords de route, pensant les sauver d’une mort certaine, mais encourageant cependant le braconnage : le chasseur comprenant cette sensibilité à la souffrance animale, retourne aussitôt chercher de nouveau bébés à vendre.

Les locaux, eux, les utilisent comme chien de garde. Il existe aussi un marché international : les chimpanzés sont très recherchés pour l’expérimentation et alimentent le trafic de faune sauvage…

4e trafic mondial après celui des armes, de la drogue et du commerce humain.

P-WAC n’achète pas les singes, mais sensibilise les populations, discute avec elles afin de récupérer les orphelins en détresse. Quand les échanges n’aboutissent pas, l’état congolais, partenaire de P-WAC, intervient pour faire une saisie.

Congo-primate

Ce sont donc de jeunes singes, privés de leur groupe, de leur environnement, qui arrivent au centre de réhabilitation. La plupart des orphelins ont été confrontés très jeunes à une violence rare, ayant été témoin du massacre de leur famille. Dotés d’une grande sensibilité, ils arrivent au centre avec des traumatismes physique, psychique et émotionnel. Il leur faut du temps, de l’affection et des soins pour penser leurs blessures.

À termes, P-WAC souhaite réinsérer ces individus dans leur milieu naturel et ainsi participer à la préservation de ces espèces. Il faut compter une dizaine d’années de préparation pour réussir à remettre sur pied un jeune primate, et l’aider à retourner à l’état sauvage. Et pour leur rendre leur liberté, il leur faut une forêt protégée. P-WAC s’est par conséquent, donné pour seconde mission de faire rempart à la déforestation.

En effet à quoi bon rendre la liberté à des animaux sauvages si leur écosystème n’est plus.

P-WAC a formé des villageois aux métiers d’écogardes : ils ne sont pas armés, mais sensibilisent, informent les villageois, et patrouillent dans les forêts de P-WAC.

À cela s’ajoutent deux projets initiés par P-WAC. Un projet de reboisement pour contrer la déforestation et permettre la régénération des forêts ancestrales. Et un projet d’aire communautaire, permettant de délimiter une zone forestière protégée par P-WAC, tout autour du site de réhabilitation. En protégeant les forêts et les primates, c’est tout un écosystème que l’on protège. Un cercle vertueux ou chaque entité retrouve sa place et son rôle écologique.

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Implication des communautés locales

P-WAC est un projet à taille humaine. Sur place vit une petite équipe composée uniquement de villageois. En effet, à part la fondatrice du projet qui vit sur le site de réhabilitation et ponctuellement un vétérinaire ou étudiant international, P-WAC tient à ce que le projet se fasse uniquement avec la communauté locale, c’est-à-dire les personnes venant des villages alentours.

Depuis le début, tout se fait en concertation avec les chefs de village et chefs de famille.

L’équipe locale se compose aujourd’hui d’éco-gardes, de parents de substitution, de soigneurs primates, tous issus des villages et formés à ces métiers inconnus jusqu’alors dans la zone : en effet, en dehors de plantations de manioc, P-WAC est situé dans une zone ou il n’existe aucune activité économique. P-WAC, en donnant une chance aux locaux d’obtenir un travail rémunéré et pérenne, a ainsi gagné la confiance de tous, et est de ce fait soutenu par les villageois. Et au-delà de l’aspect économique et du fait de donner la possibilité à une dizaine de familles de vivre dans de meilleures conditions, avec un salaire assuré, le fait d’avoir impliquer la communauté locale a eu un effet important en termes de sensibilisation. P-WAC a effectué plusieurs actions de sensibilisation : des interviews sur une radio communautaire locale, des messages dans les églises et les écoles, des conférences…

Pourtant, c’est la parole des travailleurs même qui permet de faire comprendre concrètement le projet et son intérêt pour la communauté locale.

Si au départ les travailleurs étaient là pour le salaire, le fait de travailler au quotidien avec des primates, des animaux sauvages qu’ils ne connaissaient qu’à travers les traditions culinaires, leur a permis de voir ces animaux sous un autre jour.

Ils ont d’eux-mêmes fait le parallèle entre les singes et l’homme, ils ont constaté les points communs avec l’homme : les émotions, les liens familiaux, les mains si semblables aux nôtres.

Leur expérience sert de message, et les travailleurs sont devenus les ambassadeurs de la cause des singes dans les villages. Et c’est un pari gagné !

P-WAC souhaitait initialement une équipe majoritairement féminine, afin de donner une opportunité d’emplois aux femmes des villages. Mais certains maris n’ont pas accepté que « la femme » parte des semaines pour s’occuper d’animaux, délaissant ainsi toutes les corvées que connaissent bien les femmes africaines : s’occuper des enfants, faire à manger au feu de bois, ramasser le bois, aller chercher des bidons d’eau, aller travailler au champ avec les enfants sur le dos…

Le fait que certains hommes se soient opposés au travail des femmes, et que certaines mamans abandonnent alors leur poste, n’a pas pour autant dissuadé P-WAC d’impliquer cette communauté lésée : après tout, la femme se retrouve dans l’essence même du logo P-WAC.

Ainsi, il a été décidé que le projet reboisement serait uniquement réalisé par des femmes des villages. Formé par un papa botaniste, un puit de savoir sur les plantes originelles, des mamans ramassent des plantules, et reboisent peu à peu, les terres limitrophes au site de réhabilitation.

À ce jour, 1000 arbres forestiers connus pour être consommés par les chimpanzés, ont déjà été plantés, et d’autres sont à venir.

Suite à cela, deux femmes, dont les enfants sont en âge de s’occuper seuls, et séparées de leurs maris, sont venues proposer leur service au projet : Maman Charlotte et Mama Béa sont aujourd’hui dans l’équipe des parents de substitution pour les jeunes orphelins. L’équipe s’agrandit, et P-WAC espère recruter davantage de personnes dans les mois à venir.

Pour plus d’informations : www.p-wac.org

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